Quand êtes-vous entrée à Rennes 2 et pour y suivre quelles études ?
J’ai obtenu mon baccalauréat en 2020 et intégré une licence LLCER Espagnol au campus Villejean la même année. Initialement, je voulais devenir professeure d’espagnol dans le second degré. J’ai hésité, j’étais un peu perdue mais finalement, je me suis tournée vers le tourisme. Mes parents ont déménagé en Bretagne et je m’y plais 10 fois plus que dans ma Normandie natale [rires]. Après mes trois années de licence, je n’ai même pas postulé en master, car je voulais absolument suivre la licence professionnelle Développement de projets de territoires sur le campus Mazier.
Qu’est-ce qui vous a motivée à suivre cette formation en licence professionnelle ?
Après trois ans d’études en espagnol, très théoriques, je cherchais une formation plus professionnalisante. La licence professionnelle répondait à mes attentes grâce à son format en un an, l’implication de nombreux intervenant·es du secteur du tourisme et l’importance donnée aux projets concrets.
Cette formation m’a permis de développer un réseau et de bénéficier de cours ancrés dans la réalité du terrain. Les intervenant·es nous partageaient leur quotidien sans détour, ce qui nous préparait véritablement au monde professionnel.
Le stage de trois mois a également été un atout majeur. Il m’a permis de mettre en pratique mes acquis et de me confronter au monde réel, mais avec les compétences nécessaires pour y faire face.
Comment s’est déroulée globalement la formation ?
La petite taille de la promotion (20 places, mais nous étions 12) permettait un travail de qualité et un suivi personnalisé. Le recrutement est sélectif, ce qui donne un sentiment de légitimité. Nous avions beaucoup de travail en groupe, cela m’a appris d’apprendre à gérer des conflits et à travailler avec des profils variés, comme dans le monde professionnel.
Les cours étaient riches et variés, mêlant théorie et pratique. Le projet tuteuré et le cours de développement de projet innovant ont été particulièrement formateurs, car ils répondaient à des commandes réelles. Par exemple, nous avons travaillé sur la valorisation du patrimoine maritime avec la première édition de la Route des Terres-Neuvas, porté par Saint-Brieuc Armor Agglomération, à Saint-Quay-Portrieux, ou encore sur la dynamique hors-saison pour l’Office de tourisme de Binic-Étables sur Mer, en travaillant sur la période de Noël. Dans le cadre de mon poste à l’office de tourisme, je suis d’ailleurs en train de mettre en place ce projet autour de Noël.
Quels sont vos meilleurs souvenirs ?
Les deux gros projets de l’année ont été particulièrement marquants. Celui sur la valorisation du patrimoine maritime a été déterminant, car il m’a permis de trouver mon stage et d’être recrutée ensuite dans une collectivité territoriale.
La promotion 2024-2025 de la licence professionnelle Développement de projets de territoires, en visite à la Villa le Carhuel avec Léa Hulin de l'Office de tourisme de Binic-Etables sur Mer. Crédit photo : Céline Salagnad.
Que faites-vous actuellement ?
Je travaille à l’Office de tourisme de Binic-Étables sur Mer en tant qu’animatrice des réseaux sociaux et conseillère en séjour. Mon poste est très polyvalent : accueil des visiteurs, communication (création graphique, stratégie réseaux sociaux, flyers), et valorisation du patrimoine local. Binic-Étables sur Mer est une station balnéaire avec 5 belles plages, un fort patrimoine maritime avec un port très attractif. C’est une ville dynamique qui propose de nombreuses animations et activités, tout au long de l’année comme la Morue en fête, le Binic Folk Blues Festival l’été, ou encore Noz Étincelles pour Noël.
Quelles compétences acquises durant la formation vous sont les plus utiles ?
Une des compétences clés acquises durant la formation est la maîtrise du fonctionnement des collectivités territoriales. Les cours de droit m’ont aidée à comprendre les subtilités institutionnelles, ce qui m’est très utile aujourd’hui dans mes interactions avec les élus et les différents acteurs locaux. Une autre compétence que je mets à profit tous les jours quand j’accueille des personnes, c’est la capacité à s’exprimer à l’oral, savoir écouter et répondre de manière précise et posée à une demande.
Enfin, cette licence nous permet d’étoffer notre esprit critique, en analysant chaque situation pour développer des projets cohérents et adaptés à la réalité du terrain. Ce point est primordial dans un secteur du tourisme qui évolue sans cesse.
Comment mettez-vous à profit votre formation en langues ?
Les langues sont un atout même si, dans cette licence, on reste sur un cadre local. En Bretagne, les principales clientèles étrangères sont germaniques et anglaises. Mes connaissances en espagnol m’aident ponctuellement, notamment pour la traduction de documents ou avec la clientèle espagnole, qui visite de plus en plus la région.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?
J’aime la polyvalence et le fait qu’aucune journée ne se ressemble. Entre la saison d’hiver et d’été, les demandes variées des visiteurs et visiteuses et les projets spécifiques, je ne m’ennuie jamais. C’est aussi gratifiant de valoriser un territoire qui me tient à cœur et de contribuer à son attractivité, de faire en sorte que les touristes passent un bon moment qu’ils se souviennent de leur venue sur notre beau territoire.
Quel conseil donneriez-vous aux étudiants intéressés par cette formation ?
Je leur dirais de croire en eux et elles, même s’ils et elles n’ont pas de parcours initial dans le tourisme. La diversité des profils est une force recherchée dans cette formation. Il faut montrer sa motivation et se préparer à beaucoup travailler, car c’est une formation exigeante mais extrêmement formatrice. On en ressort prêt·e pour le monde professionnel, avec des connaissances et compétences mais surtout un solide réseau.