Le Dr. Denis Mukwege, gynécologue et prix Nobel de la Paix 2018, a soigné plus de 80 000 survivant·es de violences sexuelles en République démocratique du Congo. Le 21 octobre 2022, il s’est vu décerner le titre de Docteur Honoris Causa de l’Université Rennes 2. Dans la continuité de cet hommage, l'Université Rennes 2 poursuit cette collaboration avec le lancement de la Chaire Recherche-Action Docteur Denis Mukwege - Mémoires de survivant·es et visibilisation des viol(ence)s.
Pluridisciplinaire et internationale, elle est destinée à accueillir des enseignant·es et chercheur·ses travaillant dans le domaine des violences genrées, sexistes et sexuelles faites aux femmes et aux filles. "Plus qu’un espace académique, elle est un appel à l’action" et le combat du Dr. Denis Wukwege "une source d’espoir pour l’ensemble de la communauté universitaire", a assuré Vincent Gouëset, président de l’Université Rennes 2.
Réparer physiquement n’est pas suffisant. Avec vous, je sens que nous pouvons aller plus loin pour comprendre la souffrance des victimes de violences.
Auteur de la citationDr. Denis Mukwege
Pour inaugurer cette nouvelle chaire, les 6 unités de recherche associées (ACE, CELLAM, ERIMIT, LIDILE, LP3C et TEMPORA) ont eu la joie d'accueillir le Dr. Denis Mukwege lors d’une journée d'étude intitulée "Mémoires des corps, Mémoires des lieux", le 19 novembre 2024. "La mémoire du passé représente un impératif pour la société en général, et pour les communautés martyres et les victimes en particulier", a-t-il déclaré, insistant sur le rôle crucial de la chaire dans le recueil des témoignages de survivantes. Il s'agit, selon lui, de "la meilleure source […] pour créer une mémoire collective" et contrer "la pensée unique, bien souvent celle du vainqueur" : "La parole est l’arme absolue pour que la peur passe de la victime au bourreau."
Après avoir démontré l’importance du devoir de mémoire, le Dr. Denis Mukwege a présenté "l’éventail non exhaustif des politiques qui incombent aux pouvoirs publics et différentes initiatives pertinentes de la société civile" issues de son expérience de terrain de longue date dans les pays d’Afrique centrale et de l’Est, notamment le Rwanda, et dans le reste du monde. Avant de conclure sur la prise en compte indispensable de "toutes les composantes de la société, pour avancer d’une manière inclusive et durable vers l’avénement d’une culture de la paix".
(Re)visionnez ci-dessous dans son intégralité la conférence "La mémorialisation, le 5e pilier de la justice transitionnelle : un outil indispensable pour réaliser le droit à la vérité et consolider une culture de la paix"
Cette conférence est l'un des rendez-vous programmés dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes par l’Université Rennes 2 pour sensibiliser et lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS).