Date de publication
12 avril 2023
modifié le

Juliette Huerre-Luton, lauréate du concours Faites court #24 !

À l’occasion des JACES (Journées Arts & Culture dans l’Enseignement Supérieur), le service culturel vous révélait le nom des gagnantes de la 24e édition du concours d’écriture « Faites court ! ». Proposé en partenariat avec le Festival Transversales, il invitait les candidat·es à s'emparer des différents sens de l’errance.

Lauréate aux côtés d'Alys Malville et Élodie Le Bars, Juliette Huerre-Luton est l'autrice du texte « Dans ce bus qui troue la nuit vers nulle part ». Rencontre.

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Juliette Huerre-Luton
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Juliette Huerre-Luton

Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ?

Bonjour, je m'appelle Juliette Huerre-Luton. J'ai 20 ans et je suis actuellement en L3 de Cinéma à Rennes 2. L'année dernière, je n'étais pas à la fac mais en prépa lettres, après avoir fait un bac scientifique. J'ai toujours aimé l'école et apprendre des choses. Tout (ou presque) m'intéressait dans les matières qu'on nous apprenait et comme je ne savais pas ce que je voulais faire plus tard, j'ai choisi la voie la plus générale. Je n'ai pas regretté parce que j'adorais la SVT autant que l'histoire, le français ou la philo.

Je suis allée en prépa sans viser les concours, plutôt pour satisfaire ma curiosité dans les domaines cités. Et je ne regrette pas non plus, même si ça ne correspondait pas trop à mes envies d'autonomie. J'ai suivi une option cinéma en prépa ce qui m'a permis d'arriver directement en L3 à la rentrée. J'aime beaucoup la fac, la licence, le contenu des cours et les contrôles parce que j'ai vraiment l'impression que notre pensée est bienvenue et écoutée par les professeur·es (beaucoup plus qu'en prépa en tout cas).

Quel est votre rapport à la lecture, la littérature ?

Je lis depuis que je suis toute petite. Ça a été très important pour moi d'apprendre à lire parce que j'étais parfois un peu frustrée quand les adultes n'étaient pas disponibles pour me lire des histoires. Je pouvais feuilleter les livres mais je n'avais pas accès aux mots et je me souviens que j'étais vraiment impatiente de pouvoir déchiffrer par moi-même ces petits symboles. Je lisais énormément jusqu'en prépa paradoxalement, deux ou trois romans par semaine. C'était une véritable passion qui a été supplantée par le cinéma depuis quelques temps. J'aime toujours autant lire mais j'y consacre moins de temps. Mais c'est toujours un réel plaisir de découvrir des auteur·ices ou des œuvres dont l'écriture me parle et me touche particulièrement !

Qu'est-ce qui vous a inspirée pour écrire la nouvelle Dans ce bus qui troue la nuit vers nulle part ?

Le mot errance. J'aime sa sonorité, sa signification et je trouve qu'il invite en lui-même à rêver, même s'il ne s'agit pas toujours d'une errance choisie, facile ou heureuse. Il y a beaucoup de moi dans la nouvelle, en tout cas beaucoup de choses auxquelles je suis attentive. C'est essentiel pour moi d'écrire des textes où les sens sont mis en avant. J'aime tenter de mettre des mots sur des sensations afin que le lecteur ou la lectrice puisse y reconnaître des choses simples qu'il a vécues mais sur lesquelles il ne s'attarde peut-être pas ou plus. Et je prête aussi attention aux sonorités, surtout quand j'écris en prose parce que je trouve que les assonances et les allitérations rendent la langue plus vivante.

Avez-vous une pratique d'écriture individuelle ? Avez-vous déjà participé à un concours d'écriture ?

J'adore écrire mais je ne le fais pas souvent. Pas spécialement par manque de temps mais parce que j'ai l'impression qu'il faut que quelque chose me déborde un peu pour y parvenir. En tout cas, quand il s'agit de fiction car j'écris régulièrement sur les films que je vois. J'aime bien l'idée de transformer les histoires et les images de quelqu'un d'autre avec mes propres mots.

Je n'avais jamais participé à un concours d'écriture mais je n'ai pas trop réfléchi à vrai dire. Le thème m'inspirait donc je me suis lancée !

Quelle est votre première grande découverte littéraire ? Et votre dernier coup de cœur ?

Je dirais que ma première grande découverte littéraire, ce sont les livres de mon enfance. Certains m'ont marquée très intensément, par exemple La tempête, de Florence Seyvos et Claude Ponti. Je trouve que cet album retranscrit à merveille la sensation d'être bien au sec et au chaud quand il pleut dehors. Il y a quelque chose de très réconfortant et chaleureux dans les mots de Florence Seyvos et les illustrations de Claude Ponti.

Et dernièrement, je ne saurais pas choisir. Il y a quelques années, j'ai découvert Songe à la douceur, de Clémentine Beauvais, et avec ce livre, les romans en vers libre. C'est un genre auquel je suis désormais très attachée parce que je trouve qu'il décuple les émotions. Plus récemment, j'ai lu La Maison, d'Emma Becker, et ce fut un vrai choc. Sa plume est brillante, à la fois fluide, riche, drôle à la limite du féroce et d'une grande sensibilité.

Et je ne résiste pas à une dernière suggestion : tout ce que fait Emilie Chazerand est un chef-d'œuvre, même ses posts Instagram ! Elle est aussi hilarante que bouleversante, toujours profonde dans chacun de ses mots.

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui hésiterait à se lancer dans l'édition 2024 de ce même concours ?

Simplement de ne pas hésiter ! Si le thème vous inspire un texte, participez et n'ayez pas peur du jugement. Au final, on ne sait pas trop ce que les membres du jury ont ressenti à la lecture de votre texte. Et puis ils ne le font pas devant vous donc ça permet de se détacher un peu de ce qu'on écrit en le donnant à lire à des inconnu·es.

Titre de l'encadré
Lire les textes du concours « Faites court ! » #24
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