Résumé : Le gender mainstreaming se traduit localement par des démarches d’intégration d’une perspective de genre dans la production urbaine dans quelques villes pionnières en Europe. En parallèle, les villes accélèrent la végétalisation de leurs espaces publics afin de lutter contre le dérèglement climatique et la perte de biodiversité. La recherche perçoit alors une opportunité dans ce contexte de réaménagement des villes pour la transversalisation des politiques de genre. Dans trois villes françaises – Rennes, Strasbourg et Le Mans – cette thèse analyse l’émergence d’une telle politique au prisme de la sociologie de l’action publique.. Elle met en évidence les mécanismes et les conditions de sa mise en œuvre à partir de la structuration locale de réseaux d’alliances. L’impertinence du genre renvoit à la fois aux résistances à cette perspective et à sa portée critique. En effet, l’association entre la promotion de la nature urbaine et de la cause des femmes participe au renouvellement d’une approche différentialiste des catégories de genre, en raison du cadrage sécuritaire de la place des femmes en ville et de processus de minorisation sociale des femmes. Néanmoins, l’institutionnalisation contribue à l’ouverture d’espaces de débat réflexif, d’expérimentation et de trajectoires d’engagement pour la cause des femmes. Un tel terrain d’interface en mouvement permet de saisir les dynamiques ordinaires de la production urbaine et les représentations sociales de l’espace public idéal, du partage de la propriété de la ville et du travail de production et de reproduction dans l’espace urbain.
La soutenance est publique