Dans la France du Grand Siècle, la pratique de la guerre et l'organisation du domaine militaire contribuèrent à l'implantation de la monarchie absolue et plus généralement à la construction de l'Etat. Toutefois, en engageant la population et l’économie du royaume, la guerre contribua à la révélation de la nation déterminée par ses propres normes imposables à l’autorité monarchique.

Cette idée se prolongea dans les années 1770 par l’élaboration d’une « constitution militaire » qui contribua aux origines militaires de la Révolution française.

Le Cours public 2024

Le thème du cours public 2024 est « Les moyens de la puissance »

Coordination Patrick Harismendy

Comment évaluer historiquement une « puissance » et accessoirement une grande puissance ? Par le simple décompte démographique préjugeant de forces humaines et matérielles mobilisables qu’exprimeraient PIB et PNB aujourd’hui ? encore faut-il intégrer au dénombrement les composantes technologiques (y compris dans les organisations), idéologiques, sociologiques et économiques (incluant la monnaie) en plus des capacités stratégiques. Se surajoute l’image, au sens large, vectrice de propagande comme les déclinaisons du « pouvoir doux » à fondement linguistique et culturel générateur de zones d’influence, donc facilitant le cadre d’alliances et de jeux en coulisses ?

Mais si chaque époque ou État présente des spécificités, les historiens renouvellent les perspectives à la faveur de transferts conceptuels, du recours à des archives parfois difficiles d’accès ou par la dilatation des temporalités et des espaces d’analyse. Et à la convergence du Militaire et du Politique, pas toujours d’accord entre eux derrière les recherches de gloire ou de grandeur, l’espace public doit en principe discuter des choix faits au nom de sécurités à géométries variables… autant que peuvent être fragiles des certitudes, des avantages, des fidélités ou des allégeances, sans même parler de supériorités théoriques infirmées par les faits ou l’usure des temps.