Date de publication
28 octobre 2024
modifié le

La voile à Mazier, “une activité qui ouvre de nombreux horizons”

Depuis deux ans, la navigation attire sur le campus de St Brieuc de plus en plus d’étudiantes et étudiants, simples curieux, passionnés ou futurs professionnels du secteur. Dernière nouveauté : la handivoile. Décryptage avec Jean Peysson, enseignant en STAPS et responsable de cette spécialité sportive.

un groupe d'étudiants assis dans un bateau

Comment vous est venue l’idée de proposer de faire de la voile aux étudiantes et étudiants du campus Mazier ? Quel est votre rapport à cette activité ?

Je suis originaire de Paimpol et je fais de la voile depuis que je suis tout petit, puisque j’ai découvert cette activité à l’école. Je sais que le monde de la mer peut susciter des vocations intéressantes. Historiquement, il existait des enseignements de voile à Mazier, mais ça s’est arrêté il y a 15 ans lorsque Franck Melet, notre collègue qui en était responsable, a pris sa retraite. Je m’étais dit que c’était dommage et ça me trottait dans la tête depuis ce moment-là. Avec mon collègue Samuel Delépine, du SIUAPS, nous avons œuvré pour l’achat de bateaux grâce à la CVEC. L’Association sportive universitaire briochine, l’ASUB 22, dispose donc désormais de deux voiliers de 8 mètres, des J80, et d’un bateau type zodiac pour l’encadrement.

Dans quels buts développer cette activité à Mazier ?

Nous sommes à côté de la mer, qui représente un vivier d’emplois pour nos étudiantes et étudiants. La Fédération française de voile, notamment, nous a fait part de ses besoins d’éducatrices et d’éducateurs sportifs en voile. Au delà de ça, il s’agit de favoriser l’accès à la culture maritime à toutes et tous, de faire découvrir cet autre monde insoupçonné : la faune et la flore, le patrimoine culturel, l’industrie de la pêche, etc. La voile est, en plus, une activité technique et technologique, qui mobilise des forces naturelles… Bref, c’est une activité qui ouvre de nombreux horizons.  

un voilier sur la mer

En L1 STAPS spécialité voile, on retrouve des étudiantes et étudiants différents : certaines personnes ont fait de la voile au lycée, notamment les Briochines et Briochins, d’autres débutent mais ont envie de développer leurs connaissances de ce milieu qui les attire. Elles et ils ont 3 heures de voile par semaine. Au premier semestre, la navigation se fait sur des Lasers, des petits bateaux en solitaire assez techniques sur lesquels on a tout à gérer, c’est donc très bien pour apprendre. Au second semestre, on passe sur les J80, des voiliers sur lesquels on navigue à 4-5 personnes, qui demandent donc un grand travail de coordination de l’équipage, et une navigation plus approfondie, lors de sorties plus longues.

En 2023, vous avez ouvert un nouvel enseignement pour les L3 Activité Physique Adaptée – Santé (APA-S) : la handivoile.

Oui, nous l’avons mis en place avec Julien Cazal, responsable de la licence, dans le but de former les étudiantes et étudiants à l’accompagnement de personnes en situation de handicap lors de séances de voile. C’est vraiment une activité dont les bienfaits sont reconnus au niveau physique, psychique et social, pour ces personnes encore plus que pour d’autres car souvent elles n’imaginent pas pouvoir accéder à un bateau, et encore moins y être autonomes. À la fin de l’année dernière, nous avons organisé une journée voile avec les étudiantes et étudiants du relais handicap et c’était une belle découverte pour tout le monde, avec beaucoup d’enthousiasme. L’idée est, d’une part, que les futures professionnelles et futurs professionnels de la voile aient envie à leur tour de lancer des projets avec des structures qui accueillent et travaillent avec personnes en situation de handicap. D’autre part, cela peut se traduire en employabilité pour elles et eux, car il y a une grande attente pour rendre le sport accessible à toutes et tous, et un besoin de personnes formées sur cette question.

À Mazier, il est aussi possible de pratiquer la voile dans un cadre associatif.

Via le SIUAPS, l’activité voile est désormais proposée une partie de l’année (jusqu'en novembre puis à partir de fin mars) le jeudi soir de 18h à 21h. Nous avons pas mal d’étudiantes et d’étudiants sur liste d’attente, donc nous réfléchissons à ouvrir un autre créneau. C’est gratuit, ouvert aux débutantes et débutants, l’idée est de passer un bon moment mais aussi d’acquérir des compétences, de respirer dans une semaine souvent bien chargée. Beaucoup ne sont jamais montés sur un bateau, la première expédition c’est de rejoindre le port !

un groupe d'étudiants s'affaire dans un voilier au port

Tous les samedis, nous proposons également avec l’ASUB 22, qui est affiliée à la Fédération française du sport universitaire (FFSU), des entraînements en partenariat avec le SNSQP, le club de voile habitable de St Quay Portrieux. Là, les étudiantes et étudiants naviguent avec des membres du club, c’est un mélange sympa et intéressant en termes d’expérience et d’âge. Toutes les 3 semaines, nous organisons des petites courses.

Car l’idée de ces entraînements, c’est aussi de se préparer aux régates universitaires, et notamment au championnat de France de voile universitaire et à la coupe d’Europe universitaire qui a lieu en mars à Cherbourg durant 4 jours. C’est une expérience de vie exceptionnelle, très formatrice pour les étudiantes et étudiantes qui découvrent aussi d’autres universités, notamment étrangères.

Quels seront les temps forts de cette année ?

En plus de ce championnat et de la journée proposée aux étudiantes et étudiants du Relais handicap, on propose aussi avec le SIUAPS et l’ASUB 22 des stages de fin d’année au mois de mai. L’année dernière, nous avons fait une croisière de 4-5 jours de St Quay Portrieux à St Malo ;  une bonne occasion d’expérimenter la vie à bord. Nous avons également fait un stage de 3 jours d’apprentissage technique, plutôt consacré aux manœuvres, qui se terminait par une régate optionnelle. Et enfin deux stages de kite surf (avec Samuel Delepine), une activité fun et très technique qui plaît beaucoup. Ce sont des stages qui permettent de faire découvrir cet univers marin pour des coûts modiques, souvent 10 fois moins chers que des stages privés. C’est l’argent de leurs frais d’inscription (CVEC) qui est réinvesti pour que les étudiantes et étudiants puissent en profiter.

Et pour faire connaître notre activité auprès de potentiels partenaires, nous avons aussi organisé une journée de conférences et débat avec l’ASUB 22, “Osons la voile”, qui permettait de découvrir cette pratique sous différents aspects. Notre compte instagram est aussi accessible ainsi que le site internet de l’ASUB 22.

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