Date de publication
24 février 2025
modifié le

Des ateliers sur le campus pour faire face aux violences

Retour sur le nouveau cycle d’initiation à l’autodéfense féministe, anti-raciste et anti-validiste, proposé cette année par la mission Égalité de l’Université Rennes 2 à ses étudiant·es.

“Outiller les étudiant·es pour faire face aux violences sexistes et sexuelles, racistes et validistes”, tel était l’objectif de Sarah Ansari, chargée de mission Égalité à l’Université Rennes 2, en instaurant un nouveau cycle de sensibilisation aux VSS et à l’autodéfense féministe à la rentrée 2024. Pour elle, il s’agit “de proposer une solution concrète qui prend en compte les spécificités de vécus et l’imbrication des oppressions” à une situation alarmante, dont les chiffres récents témoignent. 

6 étudiant·es sur 10 déclarent en effet avoir été victimes et/ou témoins d'au moins un fait de violence sexiste, sexuelle (VSS) ou LGBTQIA+phobe dans le milieu universitaire, selon la dernière enquête de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles dans l'enseignement supérieur (OBVSS). “L’encadrement doctoral peut engendrer des rapports de pouvoir qui surexposent les doctorant·es aux VSS, notamment vis-à-vis des personnes qui encadrent leur thèse, précise Sarah Ansari. La précarité, certaines spécificités de la vie étudiante et du fonctionnement du monde académique sont un terreau propice pour ces problématiques que l’on retrouve malheureusement partout dans notre société.”   

Une palette d’outils pour “se sentir en confiance”

Plusieurs interventions ont ainsi été proposées en novembre 2024 aux étudiant·es de Rennes 2, animées par trois formatrices spécialistes de la lutte contre les VSS : Polka, Prunelle et Anaïs. D’abord, un théâtre forum participatif en accès libre, permettant d’échanger collectivement et de manière ludique sur les stratégies face aux oppressions sexistes. Puis, trois ateliers ciblant des problématiques spécifiques : le sexisme, puis le sexisme et le racisme, et enfin le sexisme et le validisme. “Les personnes qui ne sont ni blanches ni valides sont encore plus vulnérables, et les discriminations qu’elles subissent sont très répandues et presque invisibles, explique Anaïs. Le but c’est, à la fin des 2 heures, de se sentir légitime et en capacité de réagir aux oppressions grâce à une palette d’outils physiques ou verbaux qui vont pouvoir être remobilisés en fonction des personnalités et des contextes.” 

Amélie, 26 ans, en master études sur le genre, a “beaucoup apprécié” cette initiation à l’autodéfense féministe : “En tant que femme, je ne me sens pas toujours à ma place y compris dans l'espace public, confie-t-elle. Je me suis dit que cet atelier pourrait me donner des clés pour me sentir plus en sécurité et savoir comment réagir en cas de besoin. [...] Le cadre était chouette et chaleureux, j'ai beaucoup aimé la posture de l'intervenante que j'ai trouvée très accessible. [...] J'ai retenu plein d'outils et d'astuces : les points sensibles du corps où taper en cas de besoin, comment se dégager d'un étranglement, comment faire reculer quelqu'un de trop proche avec des mots et des gestes.” 

“Je trouve que les techniques proposées aident à se sentir plus confiante et à gagner en pouvoir d'agir”, conclut Amélie. Une impression partagée par Charlie, étudiante de 24 ans en master intervention et développement social, qui a également participé à l’un des ateliers : “Je crois que je connaissais la plupart des techniques mais je n'ai pas encore la confiance pour les appliquer, il s'agit plus de s’entraîner pour moi.” Les deux jeunes femmes recommandent à tou·tes l’expérience et n’ont qu’un seul bémol, résumé par Charlie : “Deux heures c'est vraiment très court, il faudrait plus !”

Vous êtes étudiant·e à Rennes 2 et souhaitez participer au cycle d’initiation à l’autodéfense qui se déroule en mars 2025 ? Cliquez ici pour en savoir plus et vous inscrire

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