Vendredi 7 mars

Journée d'étude "Les représentations de la collaboration cinéaste-acteur·rice"

Penélope Cruz et Pedro Almodovar sur le tournage d'Etreintes brisées
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Penélope Cruz et Pedro Almodovar sur le tournage d'Etreintes brisées. Crédit : Métropole Films

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Au sein des innombrables représentations filmiques et extra-filmiques de la fabrique cinématographique, la collaboration qui lie un·e cinéaste à un·e acteur·rice est certainement celle qui a stimulé le plus l’imaginaire populaire et s’est retrouvée au coeur de nombreux récits. Cet intérêt des spectateur·rices, voire cette fascination, au-delà de narratifs où la création s’accompagne fréquemment de rapports houleux et passionnels, a pu également s’expliquer pendant longtemps par la difficulté méthodologique au moment d’appréhender le jeu des acteurs et des actrices, avant que le début de notre siècle voie l’arrivée de productions universitaires légitimant les études actorales en proposant des outils d’analyse de ce jeu. Aujourd’hui encore, face à la performance poignante d’un·e acteur·rice médiatisé·e par un film, une difficulté demeure au moment d’évaluer dans quelle mesure la collaboration avec le·la cinéaste l’a déterminée ? L’acteur·rice est-il·elle vraiment créateur·rice de celle-ci ou doit-il·elle être envisagé·e comme une glaise façonnée par le·la cinéaste, dans le prisme du mythe Pygmalion-Galatée très actif dans de nombreuses représentations ? Dans cette relation, à quelles conditions le jeu de l’acteur·rice peut constituer une forme subtile de résistance, et la direction d’acteur·rice, être parfois révélatrice du pouvoir du plus « faible » ?

Afin de répondre à ces questions, nous pouvons nous tourner vers les représentations filmiques et extra-filmiques de ces représentations, qu’elles soient photographiques, littéraires, journalistiques ou filmiques, qu’elles soient fictionnelles ou documentaires, tout en ayant conscience de la probabilité qu’elles soient faussées par des questions d’idéalisation, d’ego, de rancoeurs ou bien encore par des envolées mélodramatiques ou par des questions de conception du genre. Ne pouvons-nous pas alors nous pencher sur les films eux-mêmes afin d’essayer d’appréhender cette collaboration dans le découpage, dans le jeu de l’acteur·rice, dans le degré d’adéquation entre l’un·e et l’autre ? Autrement dit, tous les films ne parlent-ils pas de cette collaboration, au-delà même des représentations véhiculées par certains ou via d’autres supports ?

Les analyses de nos contributeur·rices vont d’Eva Marie Saint face à Alfred Hitchcock, Vincente Minnelli et Elia Kazan, aux réactions post-affaire Weinstein qui dessinent de nouvelles représentations et construisent de nouveaux imaginaires. En évoquant également Carlos Saura, Catherine Breillat et Pedro Almodóvar, cette journée d’étude nous invite à interroger la nature de la relation cinéaste-acteur·rice entre forme d’émancipation et plaisir partagé de la création.

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