Focus sur les actrices et acteurs de cette expérimentation : la coopérative culturelle Cuesta et des étudiant·es du master Approches créatives de l'espace public (CAPS)

Mercredi 3 mai 2023, sur la place du Commerce de Guichen, des enfants et des habitant·es participent à des ateliers de pratiques artistiques sous le soleil : de la vannerie, des guirlandes de fanions, du dessin ou encore des plantations. Les matières premières (bois, osier) sont locales dans une volonté de faire à la main, avec les ressources disponibles sur place. C’est une des marques de fabrique de Cuesta, la coopérative culturelle regroupant des architectes, designers, urbanistes et actrices et acteurs du monde culturel, qui accompagne le projet municipal d’aménagement de Guichen - Pont-Réan à horizon 2050 depuis 18 mois, et qui est à l’origine de l’expérimentation du jour.

Matis Eugène (Cuesta) explique : « Place aux places vise à répondre à un besoin exprimé lors de nos rencontres avec les habitantes et les habitants : le manque de lieux de vie, de lieux conviviaux en centre-bourg. Actuellement, il y a de nombreux parkings et une route départementale qui coupe la ville en deux. Nous avons réfléchi à comment répondre à ce besoin de se rencontrer tout en pacifiant la mobilité en centre-bourg. En dialogue constant avec la commune, nous avons choisi de proposer des méthodes d’expérimentation, qui nous paraissent plus souples. C’est une nouvelle manière de faire, qui a suscité beaucoup d’échanges, d’explications et de discussions. »

Pour ce projet et d’autres actuellement en cours - par exemple la Rue aux enfants de Pont-Réan, Cuesta a associé des étudiant·es en M1 du master CAPS. Hélène Bailleul, directrice adjointe de l'École universitaire de recherche Creative Approaches to Public Space précise « Grâce à ces projets en entreprises, nos étudiantes et étudiants peuvent suivre et participer à la mise en œuvre de projets sur plusieurs mois, ils sont en autonomie avec des encadrant·es professionnel·les. Elles et ils sont amené·es à développer des compétences nouvelles, qu’elles ou ils réinjectent directement dans leur formation, dans d’autres projets du master… Ici, à Guichen, l’approche créative proposée par Cuesta leur confère d’autres manières d’intéresser les habitant·es, d’amener de l’événementiel et de proposer de la rencontre dans les espaces publics, grâce à des formats simples, courts et efficaces. »

Même enthousiasme du côté des étudiantes et étudiants présents sur la place. Zamharira Naoioui, étudiante en M1 de CAPS, est ravie d’avoir pu découvrir la vie d’un projet mêlant aménagement, culture et transition dans une commune rurale. « J’ai participé aux différentes phases au côté de Cuesta, pour mener à bien cette expérimentation : réunion sur le projet avec l’équipe municipale et les services de la ville, recueil des avis des habitants et des commerçants, communication sur le projet dans la ville et animation de la place, comme aujourd’hui. C’est une expérience très enrichissante, car c’est la réalité du terrain avec son lot de difficultés : il faut convaincre et lever les peurs (du bruit, de problème de voisinage, de manque de places pour se garer…). Intervenir dans l’espace public n’est pas facile, cela demande courage, patience et compréhension. »

Enzo Marty est en reprise d’études après avoir passé quelques années à voyager et à travailler. Il souligne les points forts de sa formation : « Le master CAPS en recoupant des disciplines différentes et en rassemblant des gens de tous horizons, concilie beaucoup de mes envies. Après avoir été dans la vie active quelques années, j’avais besoin de rester dans le concret. Et je trouve que cette formation propose le bon dosage entre théorie et pratique. ». Pour Enzo, le choix de s’investir dans le projet Place aux places ne relève pas du hasard : « Je suis originaire de Guichen, j’y ai vécu 20 ans, et c’est une satisfaction d’y revenir et d’intervenir dans l’espace public. Par ma connaissance des lieux et mon lien au territoire, je n’ai pas le même regard, je suis impliqué différemment. Je trouve ça très important d’intervenir dans un espace public et en même temps d’y habiter. J’ai à cœur de travailler avec des gens et des lieux connus pour mes futurs projets professionnels. »