Madame Sandra Pluchart présente ses travaux en vue de l'obtention du diplôme de doctorat en psychologie, sous la direction du professeur émérite Jean-Luc Gaspard.
Titre des travaux :
La captologie comme outil d’influence : enjeux psychopathologiques et subjectifs
Résumé :
Les réseaux sociaux sont façonnés et structurés par la captologie, à savoir toutes les technologies persuasives qui visent à capter et maintenir l’attention des utilisateurs sur ces plateformes. Les réseaux sociaux constituent ainsi un espace ou se véhiculent notamment le discours de la science et le discours du capitaliste. Le sujet contemporain se trouve ainsi exposé dans cet environnement à des contenus ultra-personnalisés en fonction de ses intérêts mais aussi en fonction de tout ce qui maintient son attention, comme des contenus choquants.
Au sein de ce système conçu grâce aux données numériques déposées par la navigation du sujet, ce dernier se retrouve dans un état de conscience analogue à l’hypnose et devient non seulement plus sensible aux suggestions mais peut également faire l’expérience d’une suspension temporaire de la division subjective, au cours de laquelle il éprouve notamment davantage une rivalité archaïque, mais aussi une illusion de toute puissance. Ce vécu ouvre la voie à une revendication de jouissance qui s’exprime notamment par un phénomène addictogène.
Néanmoins, au-delà de l’expérience singulière vécue par le sujet au sein des réseaux sociaux, il semble que celui-ci soit pris dans un dispositif de pouvoir nouveau que nous avons nommé Neuro-Pouvoir. Ce dispositif de contrainte contemporain agit dès lors directement sur le sujet et sa manière d’être au monde numérique, définissant une nouvelle position de la subjectivité contemporaine face à la technologie.
Mots clés : Captologie, technologie Persuasives, réseaux sociaux, attention, hypnose, Illusion, sujet, Neuro-pouvoir
La soutenance est publique
Abstract :
Social media are built and structured through captology, that is, persuasive technologies designed to capture and sustain users’ attention on these platforms. As such, social media constitute a space where both the discourse of science and the discourse of capitalism circulate. In this environment, the contemporary subject is exposed to highly personalized content not only tailored to his interests but also to whatever is most likely to hold his attention including shocking material. Within this system, made possible by the digital traces left behind through online navigation, the subject may enter a state of consciousness akin to hypnosis. In this state, he becomes not only more receptive to suggestion but may also experience a temporary suspension of subjective division, marked by intensified archaic rivalry and an illusion of omnipotence. Such an experience paves the way for an openly claimed demand of enjoyment, which often manifests through addictive phenomena. Yet, beyond this singular experience of the subject within social media, it appears that he his caught in a novel apparatus of power, which we have termed Neuro-Power. This contemporary apparatus of constraint acts directly upon the subject and his mode of being in the digital world, thereby defining a new configuration of contemporary subjectivity in relation to technology.