Sous la direction de madame Jimena Obregón Iturra et monsieur Alejandro Diez Hurtado
Titre des travaux :
"Des fêtes, des terres, des Indiens. Conflits entre « mistis » et « indígenas » en contexte rituel à Puyca (Andes sud-péruviennes, XXe-XXIe siècles)."
Résumé :
Cette enquête ethnographique (2017-2022) s’intéresse à la façon dont d’anciennes catégories sociales étroitement liées aux haciendas sont (re)produites dans les rituels festifs de Puyca, un village agricole des Andes du sud du Pérou resté en marge de la réforme agraire de 1969 et du conflit armé péruvien (1980-2000). Les mistis (anciens propriétaires terriens) et les indígenas (anciens travailleurs des haciendas) s’affrontent aujourd’hui dans des conflits de mémoires et de terres. Les violences infligées dans les haciendas tout au long du XXe siècle et la pression sur la terre génèrent de vives tensions, qui émergent dans le cycle rituel de Puyca. Malgré leurs liens, les deux groupes y mettent en scène une division rigide par la parole et le geste performés, mais aussi par une répartition fluctuante des charges politiques et rituelles au gré des jeux de pouvoir locaux. Ces conflits impliquent des acteurs humains et non humains liés au territoire local. Au plus fort des haciendas, les mistis interagissaient avec les non-humains pour asseoir leur domination et les indígenas pour s’opposer aux violences subies. Les limites du collectif ont été redéfinies à partir du déclin des haciendas, dans les années 1980. L’ethnographie contemporaine révèle qu’aujourd’hui, les migrants au long cours (residentes) en sont sortis, contrairement aux villageois (lugareños) qui interagissent au quotidien avec les non-humains. Ces interactions sont mises en scène dans les fêtes, dans le cadre d’une représentation de l’autochtonie qui vise à légitimer les droits des villageois sur les terres de Puyca.
La soutenance est publique