Sous la direction de Mme Florence Magnot-Ogilvy.
Titre de la thèse : Le chevalier de Mouhy ou Ie roman comme survie : Étude sociopoetique d'un « regrattier» du XVIIIe siècle
Résumé : Le chevalier de Mouhy (1701- 1784), qu’on qualifiait au XIXe siècle de « romancier bourbeux », est resté dans l’histoire littéraire comme l’exemple même du « pauvre diable », envers de la figure valorisée de l’homme de lettres, et comme un romancier « moyen » ou un copiste servile. Pour les historiens, il est avant tout la mouche, journaliste-policier sillonnant les rues de Paris, à l’écoute d’une opinion publique populaire en formation.
L’œuvre polymorphe de ce journaliste romancier prolifique, qui vit de sa plume et cherche par une écriture rapide à satisfaire l’avidité croissante de lecteurs à la recherche du scandale et de sensations fortes, n’avait jamais fait l’objet d’une saisie d’ensemble. Aussi était-elle décrite en des termes contradictoires, les critiques relevant à la fois son caractère convenu et sa bizarrerie,tantôt interprétée comme une maladresse, tantôt comme la preuve d’une étonnante modernité.
Cette étude propose une lecture sociopoétique du vaste corpus romanesque de Mouhy, produit d’une écriture en situation de survie, qui diffracte à la manière d’un prisme les logiques contradictoires d’un champ littéraire en cours d’autonomisation, et les enjeux d’une poétique romanesque en voie de constitution.
Entre l’homme de plume au service des Grands, l’auteur médiatique et le romancier à succès, entre le grand roman baroque et le roman-feuilleton, le chevalier peut être considéré comme un chaînon manquant qui aurait été méthodiquement refoulé pour avoir préféré la publicité à la postérité.
La soutenance est publique