Sous la direction de madame Jimena Obregón Iturra
Titre des travaux :
"Approche anthropolinguistique des récits amérindiens de la mobilité vécue et de ses métamorphoses. Paradoxes du « nous » entre valorisation et dénigrement. (Mixtèques du Mexique. XXe-XXIe siècles)".
Résumé :
Cette recherche a été construite à partir d’entretiens avec des Mixtèques (Oaxaca, Mexique), où les personnes interrogées ont partagé un discours ambivalent sur leur communauté d’appartenance. Celle-ci a parfois été mise en récit comme l’objet d’estime et d’appréciation, et d’autres fois de manière très dévalorisante. À partir de ces observations, l’objectif est de comprendre ces dynamiques paradoxales du processus de construction et de transmission des perceptions du « nous », ainsi que d’explorer les facteurs sociaux, historiques et culturels qui y interviennent. L’angle d’analyse adopté est celui de la mobilité vécue, car celle-ci conduit à être confronté aux altérités, à d’autres langues et cultures. C’est notamment par l’existence de groupes humains multiples et à travers leurs relations que sont construites les identités collectives
Les récits de vie étudiés, en langue mixtèque, sont ceux de personnes âgées de 70 ans et plus, ayant été témoins directs de changements sociaux majeurs au Mexique : durant leur jeunesse, ils ont connu les voyages à pied, les espaces parcourus se limitaient alors à l’État de Oaxaca, les objets qui circulaient étaient majoritairement des productions régionales et les langues parlées étaient surtout autochtones. Mais les témoins ont également connu la popularisation de la voiture jusqu’à son omniprésence aujourd’hui, basculant vers des dynamiques de mobilité plutôt globalisées et occidentalisées : une multiplication des moyens de transport venus de l’extérieur ou des langues d’origine occidentale de plus en plus présentes. Ainsi, nous analysons les autoperceptions à travers le récit de ces changements socioculturels et au prisme des vécus de mobilité.
La soutenance est publique