Sous la direction de madame Gudrun Ledegen et madame Nadia Ouabdelmoumen
Titre des travaux : Actualisation des rapports sociaux en contexte de gouvernance de l'Intelligence Artificielle globalisée
Discours, dispositifs et pratiques au prisme de l'intersectionnalité, une étude de cas au sein d'Orange et de son écosystème
Résumé : L’Intelligence Artificielle (IA) est narrée par nombre de discours qui énoncent ses capacités dans des registres entre le prophétique et l’apocalyptique. Partant d’une enquête au sein de la division Diversité et Inclusion d’Orange Groupe, cette thèse propose d’interroger, au prisme d’une perspective intersectionnelle, les discours et les dispositifs techno- et socio-discursifs qui participent à l’actualisation des rapports sociaux articulés en contexte de gouvernance de l’IA globalisée. Il s’agit d’explorer comment l’IA contribue aux inégalités et aux discriminations en générant des « oppressions algorithmiques » et d’analyser comment des organisations hétérogènes construisent ce qu’est supposée être une IA « éthique »,« juste et équitable ». Partant d’une analyse du discours « contre-hégémonique » et d’une approche communicationnelle des organisations, l’analyse explore les dynamiques internes et externes à Orange, mettant en lumière les négociations autour de l’éthique de l’IA, du principe « justice et équité » et les enjeux de pouvoir qui y sont inhérents. Finalement, la recherche montre que la gouvernance de l’IA globalisée permettant le déploiement d’une IA au sein des systèmes d’oppression tend à actualiser ce qu’elle critique et à maintenir, voire justifier les structures de pouvoir et leurs caractères systémiques.