Résumé : Cette étude pose l’hypothèse que le passage du pictural vers le photographique et le cinématographique est au cœur du développement de l’esthétique lehmannienne. Bien que la qualité visuelle de l’écriture de Rosamond Lehmann soit reconnue, l’influence de la photographie et du cinéma dans son œuvre demeure peu étudiée. Pourtant, ces arts modernes partagent les problématiques qui traversent l’œuvre lehmannienne : présence et absence, permanence et fugacité, visible et invisible. Une mise en regard de la fiction et des activités critiques et éditoriales de l’écrivaine témoigne d’une vision littéraire qui s’inspire de plus en plus de la photographie et du cinéma, techniques dont Rosamond Lehmann s’empare pour refigurer l’expérience humaine en construisant une œuvre où se côtoient le stable et l’instable, l’étrange et le familier. Privilégiant l’ouverture, Rosamond Lehmann brouille les frontières entre réel et fiction et explore l’invisible, apportant de la densité tant aux personnages qu’au texte grâce à des expérimentations reposant sur la lumière, le figé et le mouvement. Enfin, l’écrivaine abolit les frontières temporelles pour faire du texte un lieu hanté par des présences spectrales suggérant la possibilité d’une forme de résurrection visuelle et littéraire.

La soutenance est publique.