Madame Elise Etchamendy présente ses travaux en vue de l'obtention du diplôme de doctorat en psychologie, sous la direction de Myriam Chérel maitresse de conférences et Giorgia Tiscini professeure à l'Université Rennes 2.
Titre des travaux
L’affinité, le corps, le sinthome. Une recherche scientifique au service de la clinique contemporaine de l’autisme.
Résumé :
Les sujets autistes témoignent d’un douloureux débordement de jouissance dans le corps qui peine à s’éduquer. Dans les cas les plus graves, les manifestations d’automutilation laissent les sujets et leur famille en grande difficulté et les méthodes rééducatives parviennent difficilement à apporter des réponses pérennes. En réalité, les intérêts spécifiques (ou affinités) que développent les autistes eux-mêmes semblent faire fonction de solutions auto-thérapeutiques qui visent à la constitution d’une image unifiée du corps et permettent de supporter la turbulence des pulsions rencontrées.
Après avoir retracé l’histoire de la constitution du syndrome autistique comme relevant d’une problématique corporelle à la croisée de ses coordonnées organiques, comportementales ou érogènes, ce travail explore les différentes approches du corps marqué de la jouissance que propose le psychanalyste Jacques Lacan. Le corps relève ici de l’imaginaire, tantôt comme image et tantôt comme consistance, dans une double acception que l’autiste peine à articuler. Prenant appui sur les outils scientifiques très contemporains d’eye-tracking, ce travail tente finalement de démontrer comment les intérêts spécifiques autistiques peuvent faire fonction de solution subjective en permettant un traitement du corps. Ici, la possibilité d’un nouage sinthomatique dans l’autisme se dessine.
Mots clés : Psychanalyse, autisme, clinique, corps, intérêt spécifique, sinthome
Abstract :
Autistic subjects show a painful overflow of jouissance in the body that struggles to be educated. In the most severe cases, manifestations of self-mutilation leave the subjects and their families in great difficulty, and re-educational methods have little success in providing lasting responses. In reality, the specific interests (or affinities) that autistics people themselves develop seem to function as self-therapeutic solutions, aimed at building a unified body image and coping with the turbulence of the impulses encountered.
After tracing the history of the constitution of the autistic syndrome as a bodily problematic at the crossroads of its organic, behavioral, or erogenous coordinates, this work explores the different approaches to the body marked by jouissance proposed by the psychoanalyst Jacques Lacan. Here, the body comes under the heading of the imaginary, sometimes as image and sometimes as consistency, in a dual sense that autistic people struggle to articulate. Drawing on the highly contemporary scientific tools of eye-tracking, this work ultimately attempts to demonstrate how autistic special interests can serve as a subjective solution, enabling a treatment of the body. Here, the possibility of a sinthomatic knotting in autism is outlined.