Sous la direction de M. Jean-Baptiste Massuet et de M. Hervé Joubert-Laurencin
Titre de la thèse :
La rotoscopie ou le cinéma retracé. Imaginaires du réalisme en animation
Résumé :
La rotoscopie est une technique d'animation qui consiste à décalquer une séquence de prises de vues réelles, notamment en vue de prêter aux figures dessinées un mouvement semblable à celui des figures filmées. Développée à partir de l'appareil breveté par Max Fleischer aux États-Unis en 1915, le Rotoscope, elle est utilisée jusqu'à aujourd'hui par de nombreux animateurs dans des studios comme au coeur de pratiques plus artisanales et individuelles. Si elle traverse une part importante de l'histoire des images animées, son usage est souvent mal perçu par ses commentateurs, qui la décrivent généralement comme une technique « réaliste » consistant à « copier » le cinéma ou la réalité. Cette équivocité ne va cependant pas de soi et renvoie en fait, d'un contexte à l'autre, à diverses manières de penser les images retracées, dessinées et filmiques.
Alors que la rotoscopie a été mise de côté des préoccupations historiques, esthétiques et théoriques liées au cinéma d'animation, cette thèse propose de retracer son histoire, de ses origines à nos jours, pour tenter de comprendre son lien étroit au réalisme dans l'imaginaire collectif. Ses usages et ses commentaires mettent en évidence des enjeux plus largement liés à la pensée du geste dans l'animation, mais également à la pensée du mouvement des images filmiques. Les usages de la rotoscopie renvoient plus exactement à différents imaginaires du réalisme, que nous proposons ici d'interroger à partir d'une analyse discursive.
La soutenance est publique