Sous la direction de madame Gaëlle Sempé et monsieur François Le Yondre.

Titre de la thèse : 

Effets de socialisation d’un programme de sport for development déployé par l'ONG PLAY International. Analyse des transformations dispositionnelles au prisme des facteurs biographiques et contextuels. 

Résumé : 

Cette thèse propose une analyse sociologique des effets socio-éducatifs d’un programme d’éducation par le sport déployé par l’ONG PLAY International au Burundi, au Kosovo et au Sénégal. Ces effets sont traités selon un angle théorique dispositionnaliste, étudiant l’articulation entre les parcours de socialisation antérieurs et les caractéristiques du dispositif. L’enquête qualitative, menée pendant deux ans dans les trois pays d’intervention, combine observations ethnographiques et entretiens répétés auprès de 33 enfants et 31 adultes. Les résultats révèlent que les effets socialisateurs générés par le programme résultent d'une interaction complexe entre trois dimensions : les socialisations antérieures, l'architecture du dispositif (objectifs, valeurs, méthodes, temporalité) et les conditions contextuelles de leur rencontre. Chez les adultes encadrant·es, onze portraits sociologiques ont permis d’étudier les logiques d’engagement et les processus de transformation dispositionnelle. Du côté des enfants, huit portraits ont été analysés à travers deux grands enjeux dispositionnels : le rapport à l’altérité et le rapport aux institutions. Au-delà des variations individuelles, nous avons mis en évidence que les effets du programme dépendent à la fois du degré de congruence entre les parcours de socialisation antérieure et les caractéristiques du programme, et de variables objectives. Les transformations observées prennent le plus souvent la forme de renforcements ou de micro-déplacements, plutôt que de changements radicaux. La pauvreté tend à freiner, voire à empêcher les effets socialisateurs du programme. 

La soutenance est publique