Sous la direction de madame Isabelle Danic
Titre des travaux :
Depuis une quarantaine d’années, des lycéen·nes, en France comme au Québec, réalisent leur scolarité dans des classes ou des établissements publics qui proposent des pédagogies alternatives. Considérant ces établissements comme des espaces d’innovation pour répondre aux problèmes d’inégalités sociales et d’inclusion rencontrés par le système scolaire traditionnel, nous nous sommes attachées à comprendre l’arrivée et l’expérience des élèves dans trois lycées français et deux lycées québécois, en se plaçant de leur point de vue, avec leur subjectivité, et ce en mobilisant la théorie de l’expérience de Dubet couplée à une approche intersectionnelle. Ces enquêtés ont intégré l’alternatif après une désaffiliation dans l’enseignement traditionnel, désaffiliation liée au fait qu’ils ne répondaient pas aux attentes normatives de genre, de corporalité, de classe, de race dans leur(s) précédent(s) établissement(s). Des contrastes saisissants se dessinent dans les parcours scolaires des participant·es selon leur condition sociale d’existence, leur genre, leur sexualité, leur corporalité, leur race, leur santé gommant l’importance des contextes nationaux et sont déterminantes pour la suite de leur parcours. Ces établissements fonctionnant de façon plus démocratique et moins normative, les jeunes apprennent à y agir sur eux-mêmes, sur leur lycée, sur la société, et ce à partir de leurs socialisations familiale, juvénile, scolaire et
politique. Et même si les effectifs restent faibles, étudier les parcours et les expériences des élèves à partir de cette marge du système scolaire que constitue les lycées alternatifs éclaire son centre, révèle ses mécanismes de désaffiliation découlant des écarts à la norme.
La soutenance est publique