Vendredi 9 décembre

Soutenance de thèse de madame Loïse LELEVE

La soutenance de thèse de madame Loïse LELEVE se tiendra le vendredi 9 décembre 2022 à 14h00 -Campus de Villejean - Salle Jacques Léonard

 

Contenu sous forme de paragraphes

Les travaux sont dirigés par Emmanuel BOUJU.

Titre des travaux : « Feindre de croire aux balivernes. » Faux et faussaires dans le roman européen contemporain, de la postmodernité à la post-vérité
 

Résumé : Étudier des mises en scènes romanesques de faussaires, c’est interroger la manière dont la fiction européenne en passe par le faux pour interroger deux grandes angoisses qui semblent définitoires de la contemporanéité : celle d’un règne de la « postvérité » où vrai et faux se  confondraient indissolublement ; et celle d’une ère de « postréalité » où, de Debord à Baudrillard, on postulerait l’impossibilité de faire la part du réel et de l’imaginaire, du modèle et de la représentation.

À cette crainte d’une confusion épistémologique et ontologique généralisée, la fiction répond par des intrigues de duperies et de manipulation qui, générant des pactes de lectures spécieux, exigent du lecteur un jeu maîtrisé de la croyance et de l’incroyance, une redéfinition méthodique de limites de l’interprétation et un engagement responsable dans l’herméneutique des textes.

Construisant le faux comme objet théorique selon un double modèle, celui de l’eidolon comme image égarante et celui de la narration trompeuse du storytelling, nous explorons dans cette thèse comment la fiction européenne des années 1960 à nos jours pense, montre et narre le faux pour redéfinir ses propres frontières. Car c’est moins dans l’opposition entre fait et fiction, entre vérité factuelle et invention fictionnelle, que dans la distinction entre faux et fiction, simulacre et fiction, mensonge et fiction, que se jouent les pouvoirs éthiques et épistémiques des récits fictionnnels contemporains, postmodernes ou, comme nous qualifions les plus récents d’entre eux, « épimodernes », qui réinvestissent la réalité et ses représentations non par un retour au factuel, mais par l’enchantement de la fabulation.

La soutenance est publique
 

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