Sous la direction de M. Ivan Toulouse
Titre de la thèse : L'art de la contrebande ? Une cartographie de la bande dessinée alternative francophone (1990 - 2015).
Résumé : Au début des années 1990, le terrain d’expérimentation que constituait la presse disparaît : la bande dessinée francophone bascule du kiosque vers la librairie. Sans espace de création, une génération d’auteurs décide de créer ses propres structures d’édition.
Bousculant la domination éditoriale du divertissement qui règne dans les années 1980, ils (re)mettent au goût du jour une bande dessinée critique, à la fois ancrée dans les réalités contemporaines et revendiquant un frottement à d’autres disciplines artistiques et d’autres continents. Issus du fanzinat et s’inscrivant dans la filiation de l’underground des années 1960 et 70, ils souhaitent cependant sortir des circuits parallèles et investir la librairie. Vingt-cinq ans et quelques succès plus tard, non seulement la plupart de ces structures existe toujours mais elle a bousculé les normes éditoriales et économiques du secteur et donné naissance à une seconde génération, éclose dans les années 2000-2010.
Comment cette bande dessinée d’auteurs-éditeurs que nous nommons “contrebande” a-t’elle pérennisé ses activités ? Quelles sont les spécificités esthétiques et structurelles de ces maisons d’édition ? Quel est le sens artistique et politique de cette alternative née dans les années 1990 ? 25 ans plus tard, conserve-t’elle la même signification et quelles sont ses perspectives ?
Cette thèse, labellisée recherche-création, vise à apporter des éléments de réponse consistants à ces questions et au sujet d’une discipline contemporaine encore peu enseignée et étudiée dans le champ universitaire des arts plastiques et de l’histoire de l’art. Elle s’inscrit dans la continuité des pratiques personnelles relatives à la bande dessinée que je conduis depuis une trentaine d’années – en tant qu’auteur, dessinateur de presse, conseiller éditorial, journaliste, organisateur d’évènements et enseignant.
La soutenance est publique