Sous la direction de M. Leszek Brogowski

Titre de la thèse :

Les arts tactiques au travail : de la représentation des mondes du travail à la pratique de la perruque

Résumé : Cette thèse envisage l’étude des méthodes de représentation artistique des mondes du travail et celle des pratiques de réappropriation directe des moyens de production par les travailleurs sur leur lieu et pendant leur temps de travail. Un volet historique permet d’analyser la représentation du travail en fonction des inventions techniques et changements de paradigmes économiques : de la peinture préhistorique à l’ère de l’économie de la cueillette et de la chasse, à la photographie (1827) et au cinématographe (1895) à l’ère industrielle qui a vu son économie mutée et la main d’œuvre migrée peu à peu des champs à l’usine, puis de l’usine aux services. Concernant les méthodes de représentation, j’interroge notamment la position de l’auteur (en ethnographe) et les rapports instaurés avec ses modèles (les travailleurs), pour saisir comment ces acteurs reproduisent ou, au contraire, tentent d’échapper aux divisions traditionnelles du travail entre représentants et représentés. Enfin, je m’intéresse plus particulièrement au travail en perruque entendu comme une pratique spécifique de déviance salariale qui, bien que créative, ne se réclame pas, du moins en principe, d’une légitimité artistique. À cet égard, il s’agira d’envisager la pratique de la perruque comme relevant d’un déjà-là de l’art au travail sans identité d’art (pour associer ici à la notion d’art sans identité d’art proposée par Jean-Claude Moineau, celle d’un déjà-là avancée par Bernard Friot).