Sous la direction de madame Gaëlle Sempé et monsieur Gilles Combaz.

Titre des travaux :

Ethnographie des socialisations scolaires d’élèves allophones en situation migratoire : (faire) apprendre l’école par corps et par cœur

Résumé :

A partir d’une sociologie dispositionnaliste et contextualiste, cette thèse analyse les socialisations scolaires d’élèves allophones nouvellement arrivé-es en France. Doté-es d’un patrimoine de dispositions pluriel et dynamique - au regard de leurs socialisations dans leurs pays d’origine et d’accueil, ainsi que de leur position dans les rapports sociaux de classe, de genre et de race - ces élèves incorporent et habitent inégalement les normes scolaires après leur migration. Déployée dans un lycée, un collège et deux écoles primaires, cette enquête ethnographique s’appuie sur des observations, des entretiens ainsi que des productions et documents scolaires. Tout d’abord, nous proposons une analyse intra- individuelle de dix portraits d’élèves dont les âges, les sexes, les origines migratoires et sociales varient.

En plus d’éclairer des scolarités inégales et complexes, ces portraits font ressortir les variations, les transformations et les renforcements dispositionnels opérés par les élèves à l’école, pour s’ajuster (ou non) aux exigences professorales. Ensuite, nous réalisons une analyse inter-individuelle afin d’explorer l’enveloppement scolaire visant à façonner et gouverner les élèves allophones selon un processus multidimensionnel : spatial, temporel, langagier, corporel et émotionnel. Cependant, ces élèves réagissent inégalement à ces normes scolaires, en fonction de leur passé incorporé ainsi que de leurs socialisations amicale et familiale. In fine, l’étude des socialisations scolaires du public allophone reflète, en filigrane, les enjeux politiques et éducatifs qui se nichent derrière l’accueil et la prise en charge, par l’école, des enfants et jeunes en situation migratoire.

Mots clés : socialisation ; migration ; institution scolaire ; élève allophone ; corps ; rapports sociaux.

La soutenance est publique