Madame Esther Geuring présente ses travaux en vue de l'obtention du diplôme de doctorat en sciences de l'éducation, sous la direction de Céline Piquée et Jérôme Eneau.
Titre des travaux : Le processus de construction des aspirations de poursuite d’études vers et dans l’enseignement supérieur. L’expérience sociale de la procédure Parcoursup
Résumé :
Tout en transformant les modalités d’accès à l’enseignement supérieur, Parcoursup s’inscrit dans une conception institutionnelle de l’orientation selon laquelle la mise à disposition de l’information et l’accompagnement permettraient aux élèves de formuler des « choix libres, informés et éclairés ». Or, cette conception linéaire de l’orientation peut être nuancée par des inégalités sociales et scolaires qui traversent le processus de construction des aspirations. Dans ce contexte, cette thèse propose d’appréhender le processus de construction des aspirations de poursuite d’études vers et dans l’enseignement supérieur en mobilisant la sociologie de l’expérience. À travers une approche compréhensive, il s’agit de saisir ce processus, tout en précisant la notion d’aspiration en l’inscrivant dans le rapport qu’entretiennent les néo-bacheliers au temps, à soi et au monde. À partir d’une double enquête par questionnaire et du suivi longitudinal par entretiens menée auprès de néo-bacheliers inscrits en première année de licence d’une université de province, deux grands résultats ressortent. A contrario de l’injonction au projet qu’implique le continuum « bac –3 / bac +3 », cette thèse montre d’une part une certaine volatilité des aspirations de poursuite d’études au gré de l’expérience de Parcoursup et de l’expérience étudiante. Dans la continuité, cette volatilité plus ou moins importante conforte d’autre part l’idée d’une université comme espace de démocratisation des aspirations, pour des jeunes venus construire leur avenir autant que se construire soi.
Abstract :
Transforming the modalities of access to higher education, Parcoursup falls within an institutional conception of orientation according to which providing students with information and support allows them to formulate “free, informed and enlightened choices”. Nevertheless, this linear conception of orientation can be nuanced by observing the social and educational inequalities that punctuate the process of construction of aspirations. In this context, this thesis proposes to grasp the process of construction of aspirations for further learning towards and in higher education by mobilising sociology of experience. Relying on an interpretive approach, the objective is to comprehend this process while specifying the notion of aspiration by inscribing it in the relation that neo-high school graduates have towards time, themselves and the world. Two main results emerge from a double survey comprising a questionnaire and longitudinal follow-up interviews with neo-bacalauréat graduates enrolled in the first year of their bachelor’s degree at a provincial university. Contrary to the injunction to make a project implied by the continuum “bac –3 / bac +3”, this thesis shows on the one hand a certain volatility of the aspirations for further studies depending on the experience of Parcoursup and the student experience. Furthermore, this more or less important volatility reinforces on the other hand the idea of university being a space to democratise aspirations, for young people who go there to build their future as much as to build themselves.
La soutenance est publique.