Madame Virginie De la Cruz présente ses travaux en vue de l'obtention du diplôme d'Habilitation à Diriger des Recherches en études hispaniques sous la direction de monsieur Néstor Ponce, Professeur en littératures et civilisations hispano-américaines à l'université de Rennes 2.
Titre des travaux:
La Colombie: Violence(s), Deuil(s), Mémoire(s). La création artistique, un espace de cohésion et de réparation symbolique au sein de la société.
Résumé :
Le premier volume de cette Habilitation à diriger des recherches est un document de synthèse de mon parcours scientifique qui se propose d’offrir une réflexion théorique sur celui-ci, mettant en évidence une homogénéité thématique : les constructions mémorielles et les processus de deuil à travers l’art contemporain. Même si à ses débuts ce travail s’est centré sur la photographie (les portraits de défunts), et l’image en tant que médium pour représenter la mort ritualisée, très vite cette réflexion s’est ouverte à d’autres médiums artistiques comme la peinture, la sculpture, l’installation, la vidéo-installation ou les actions de deuil, ainsi qu’à des contextes géographiques autres que la Galice ou l’Espagne, comme celui de l’Amérique latine et plus concrètement de la Colombie. C’est ce dernier travail de recherche qui a donné naissance à l’ouvrage inédit (vol. II) de cette habilitation, sous le titre « La Colombie : Violence(s), Deuil(s), Mémoire(s). La création artistique, un espace de cohésion et réparation symbolique au sein de la société ». Le point de départ est d’analyser et de penser l’art comme un espace de résistance et de réparation symbolique et de s’interroger sur le rôle que prend l’artiste dans ce devoir de mémoire. Le premier chapitre met en contexte la production artistique colombienne liée au conflit armé depuis les années de 1950, pour mieux comprendre comment cette violence s’est très vite constituée comme toile de fond d’une réalité douloureuse et conflictuelle. C’est à travers la notion de « paysage » que ce premier chapitre établit un état des lieux d’un point de vue historique, artistique et social des différentes formes de violences connues dans le pays et de leurs représentations. C’est ainsi que la question de la méthode de travail de l’artiste, en tant qu’ethnographe, permet non seulement de collecter et de produire des preuves, des documents, mais aussi de constituer des archives qui vont servir au processus de création artistique et de construction narrative. Comment raconter l’histoire traumatique ? Comment l’art peut-il raconter l’indicible, montrer l’irreprésentable ? (Chapitre 2). Enfin, c’est à travers les actions des artistes (actions de deuil), la sacralisation de l’objet-œuvre et la construction d’espaces mémoriels, de recueillement et de réparation (individuel ou collectif) que l’artiste contribue activement à créer des espaces propices et nécessaires au sein de la société endeuillée.
La soutenance est publique.