Vendredi 2 février

Soutenance d'Habilitation à diriger des recherches de Madame Laurence CROIX

La soutenance d'Habilitation à diriger des recherches de Madame Laurence CROIX se tiendra le vendredi 2 février à 14h00 dans la salle Jacques Léonard, à l'Université Rennes 2.

Contenu sous forme de paragraphes

Madame Laurence CROIX présente ses travaux en vue de l'obtention du diplôme d'Habilitation à diriger des recherches en Psychologie sous la direction de Monsieur Alain Abelhauser, professeur émérite des universités en Psychopathologie clinique à l'Université Rennes 2.

Titre des travaux:

L’avenir politique du corps: La clinique de l’enfant à l’épreuve des idéologies contemporaines.

Ce « manuscrit de recherche » en vue d’une Habilitation à Diriger des Recherches s’interroge sur le devenir de la clinique de l’enfant depuis la naissance de la psychopathologie de l’enfant. S’appuyant sur le postulat freudien que « la pulsion sociale n’est pas une pulsion particulière » et que « la psychologie des masses relève de la psychologie individuelle », il émet l’hypothèse que la clinique de l’enfant nous instruit sur notre avenir et qu’elle a aussi à nous enseigner sur les idéologies qui nous gouvernent. L’enfant constamment plus stigmatisé, médicalisé et objectalisé depuis qu’il est apparu dans la modernité semble dorénavant offert en sacrifice à des discours et pratiques idéologiques.

La dictature des identités et les stigmatisations qu’elle engendre au XXIe siècle en Occident apparait s’inscrire dans une suite logique de la biopolitique telle qu’elle fût étudiée par Michel Foucault, mais franchir un nouveau cap avec en particulier l’invention de « troubles » du DSM. Ici sont explorés en particulier « Le trouble du comportement » et « la dysphorie de genre ».

Une nouvelle rupture, dans le sens d’une précipitation politique, de cette histoire des sciences et de leurs idéologies se révèlera effectivement dans le phénomène social de « transition » des enfants et des adolescents. La promotion d’une adéquation entre sexe et genre dès la puberté comme dans les sociétés traditionnelles est-elle un progrès social ? Peut-on parler encore de libération de l’enfance quand elle en passe par le fantasme de l’auto-engendrement ou de l’auto-assignation ou s’agit-il de toujours plus nier et mépriser l’enfance  ?

Plus globalement, le marché de l’offre et de la demande des identités (de sexe, genre, race, de territoire, …), leurs sigles et leurs revendications, « l’industrie des stéréotypes » (G. Anders), sembleraient indiquer plutôt un retour au totalitarisme et une voie d’entrée dans le transhumanisme. Les mutations du langage en attestent et nous font signe. Mais savons-nous les entendre comme Klemperer avait su les déchiffrer ?


La soutenance est publique.

v-aegirprod-1