Jeudi 16 janvier

Séminaire public de psychanalyse "Chut.e"

Séminaire proposé par David Bernard du laboratoire Recherches en Psychopathologie et Psychanalyse (RPpsy) le jeudi 16 janvier

Contenu sous forme de paragraphes

Il y a des équivoques de la langue, nous enseigne l’inconscient, qui font signe, laissant résonner Autre chose à quoi nous pouvons prêter l’oreille, ou pas. Aussi, que dire de celle-ci, qui au silence imposé, Chut !, vient malicieusement associer la chute ? S’agissant du secret que les êtres parlants devraient garder, Lacan en aura isolé le fondement : « le sexe n’est pas tout », sic ! Précisons : le réel du sexe objecte à la logique du Tout, aux empires de savoir et de pouvoir ainsi qu’à leur morale, dévoilant leur semblant. Il isola aussi ce que la révélation de ce secret produit comme « horreur de savoir », et parfois déchaînement de haine à l’endroit de celles ou ceux qui se feront signe de cette vérité. « Silence ! », dit le maître, toujours pressé de ranger tout le monde, y compris lacanien, deux par deux.

Sauf que, la vérité de l’inconscient, quant à elle, parle. Et de quoi ? De ce qui justement objecte au règne du Tout, et fait désordre : l’objet cause d’un désir, petit a, défini comme « chute de corps ». Le clown, Chaplin, le rire des enfants, en témoignaient déjà: il y a du sujet là où il y a gag, là où ça rate, tombe, glisse, rit, et se relève, encore. Il y a du burlesque chez le parlant. Keaton en fit son nom de scène : Buster, qui signifie chute. Mais alors, qu’est-ce qui dans cette "chute de corps", fait horreur au parlant, au point qu’il n’en veuille, férocement, rien savoir ? De quoi revenir au statut de cet « objet de la chute », dont Lacan fit « l’objet fondamental » de la psychanalyse, et la « pierre d’angle » de sa pratique. Pendant ce temps, Deleuze, ailleurs, nous soufflait : « habiter est une chute ». 

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