Cette séance permettra d’interroger différentes modalités de représentations artistiques de la condition nucléaire de l’homme moderne. Cela se fera tout d’abord à travers les recherches de Aurélien Portelli et Frédérick Lamare, relatives aux travaux réalisés dans les années 1960 par Jacques Castan pour le compte du Commissariat à l’énergie atomique. Nous aborderons ainsi des représentations graphiques destinées à prendre place au cœur des infrastructures électronucléaires, des affiches de prévention et de sensibilisation aux dangers inhérents à la manipulation des matériaux radioactifs, mais aussi à travers une bande-dessinée qui visait la mise en place de conditions d’acceptabilités de ces techniques dans le grand public. Notre attention se portera ensuite sur les œuvres de l’artiste Anaïs Tondeur notamment sa série Chernobyl herbarium, dans laquelle elle inspecte des végétaux collectés dans la zone d‘exclusion de la centrale Ukrainienne accidentée en 1986. Un travail en cours qui se nourrit d’une étroite collaboration avec le bio-généticien Martin Hadjuch et le philosophe Michael Marder.
Dans ces œuvres se situent des enjeux scientifiques, militaires, géo-stratégiques, industriels, économiques… mais elles impliquent également des questionnements philosophiques et éthiques sans précédents, qui pèsent d’un poids funeste sur l’humanité toute entière.
Séance conçue par Bruno Elisabeth
Invités :
Aurélien Portelli est historien, enseignant-chercheur au Centre de recherche sur les risques et les crises de MINES ParisTech. Ses travaux portent notamment sur l’histoire et l’imaginaire de la radioprotection, et les situations extrêmes en contexte industriel.
Frédérick Lamare est chef du Groupe Ingénierie de l’Information du CEA de Marcoule.
Anaïs Tondeur est artiste, sa démarche est ancrée dans la pensée écologique. Sa démarche s’inscrit dans une pratique interdisciplinaire fruit de collaborations avec des scientifiques.