La première image donnée par Théo Mercier à son équipe artistique pour Skinless, était faite d’une montagne de déchets sur laquelle deux amoureux danseraient sur les lambeaux de leurs désirs. Une dystopie érotique, selon les termes du metteur en scène. Après deux résidences de création, à Marseille et à Rennes, l’image initiale s’est transformée : il s’agit maintenant d’un couple d’hommes évoluant sous les yeux d’un observateur, sorte d’insecte aux antennes lumineuses, dans 80 tonnes de déchets déposés sous la forme de balles compressées sur le plateau de la salle Gabily où le public circulerait librement, comme dans le cadre d’une installation plastique. Dans ce spectacle fait de subtiles métamorphoses, musique, chorégraphie et lumières rythment le surgissement de ces corps singuliers tentant de survivre dans un monde dévasté. Mais serait-ce aussi le chemin vers d’autres mondes possibles ? Théo Mercier a présenté récemment au TNB Radio Vinci Park (2021) et Affordable Solution for Better Living (2022). Cette rencontre nous permettra de revenir sur son parcours avant d’aborder Skinless, sa dernière création.