Vendredi 9 décembre

Maria Casarès aujourd’hui : entre littérature et films

Affiche journée d'étude
Contenu sous forme de paragraphes

Le Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures (EA 4178), le LIR3S de l’Université de Bourgogne, les laboratoires ERIMIT et Arts : Pratiques et Poétiques (EA 3208) de l’Université Rennes 2 organisent le vendredi 9 décembre la journée d’étude « Maria Casarès aujourd’hui : entre littérature et films », à la Maison des sciences humaines de Bretagne.

Si, de son vivant, Maria Casarès (21 novembre 1922-22 novembre 1996) ne vit que trois livres publiés sur elle (dont son autobiographie Résidente privilégiée), les années depuis sa mort jusqu’à aujourd’hui ont été riches en ouvrages universitaires ou grand public, en œuvres poétiques ou théâtrales, portant aussi bien sur sa vie (biographies, correspondance avec Albert Camus ou son père Santiago Casares Quiroga) que sur son art.

Le centenaire de la naissance de Maria Casarès est l’occasion de s’interroger sur l’héritage d’une actrice, régulièrement qualifiée de « plus grande comédienne française du XXe siècle », toujours prestigieuse dans l’imaginaire collectif en raison de toutes ces publications qui entretiennent et font évoluer son souvenir, mais qui n’est plus vraiment présente que grâce à ses films de cinéma dont plusieurs ont acquis le statut de grands classiques – La chartreuse de Parme (Christian-jaque, 1947) –, voire de chefs-d’œuvre – Les enfants du paradis (Marcel Carné, 1945), Les dames du bois de Boulogne (Robert Bresson, 1945), Orphée (Jean Cocteau, 1950).

À travers les films de cinéma, les captations télévisées ou les enregistrements sonores de ses prestations théâtrales, quelques téléfilms ou séries, les lectures pour la radio ou pour des disques… –, pouvons-nous encore rendre compte de toute la richesse de l’art actoral de Maria Casarès ?

Si tout un pan de ses créations risque de ne plus être évalué dans toutes ses facettes, ce recentrement inévitable sur les témoignages majoritairement filmiques ne pourrait-il pas cependant nous permettre de nuancer, voire contredire, la perception, encouragée par ses propres déclarations, d’une comédienne plus habile et davantage à l’aise sur les planches que devant les caméras ?

Par ailleurs, puisque ce sont les livres qui entretiennent grandement le « mythe Casarès », il convient, à l’occasion de ce centenaire, de s’interroger sur la façon dont tous ces ouvrages maintiennent en vie son art théâtral, entre description fidèle et réécriture du geste.

De plus, dans la mesure où parmi toutes ces publications, les biographies et les correspondances dominent, il serait intéressant d’étudier comment l’image de Maria Casarès a évolué, de la comédienne vouée à son art à l’amoureuse passionnée, ou bien de l’actrice française aux origines espagnoles rapidement mentionnées, à la personnalité emblématique de la Seconde République espagnole en exil.

Pour toutes ces raisons, ce centenaire donne l’occasion de rendre hommage à Maria Casarès en maintenant vivant le souvenir de la comédienne, de son art aux aspects multiples, et en redirigeant l’imaginaire qui lui est lié vers ce qui a fait et doit faire encore l’essentiel de son héritage.

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