Face aux défis sociétaux actuels, le système de l’enseignement supérieur se trouve engagé dans une inévitable dynamique de transformation sociale, politique et pédagogique. Un des enjeux des institutions du supérieur, est de développer un pouvoir d’agir collectif propice à une transformation pédagogique durable. Dans ce contexte, l’évaluation ne s'envisage plus uniquement comme un moyen de contrôler l’action en référence à certaines normes, et dans une logique de conformité, mais s’inscrit dans une perspective développementale, fondée sur l’analyse des effets de l’action et sur les processus conduisant à ces effets, dans une démarche d’amélioration continue (Besançon et al., 2013). Il s’agit alors pour les acteurs et actrices de l’enseignement supérieur de s’approprier une culture de l’évaluation (Teitelbaum, 2020), dans une visée émancipatrice qui consiste à mieux comprendre ses pratiques d’enseignement-apprentissage pour pouvoir les transformer.
Parce qu’une telle démarche émancipatrice de l’évaluation vient bouleverser les postures existantes, pour l’ensemble des parties prenantes de ce processus, se pose la question de la place et du rôle de la recherche. L’évaluation des pratiques pédagogiques par la recherche est-elle suffisante pour soutenir l’émergence de nouvelles postures (Lameul, 2016) ? Faut-il repenser les processus de recherche pour tendre vers un développement mutuel de l’évaluation et des pratiques pédagogiques ?
Les journées d’études AIPU France organisées par l’Université Rennes 2 visent à apporter des repères sur l’innovation en recherche dans le processus d’évaluation des pratiques pédagogiques dans l’enseignement supérieur, à stimuler des initiatives et à initier une réflexion collective dans ce domaine.