Crédit photo : Steve Rainwater. January 21st Women's March à Austin, au Texas
Les années 2000 sont marquées par le renouvellement du mouvement féministe (tant à l’échelle nationale qu’internationale). Qualifié de « troisième vague » ou de « postféminisme », il est porteur de nouvelles revendications et imprégné de la diffusion des analyses intersectionnelles, queer, transidentitaires ou encore postcoloniales. Y sont affirmés des croisements avec l’antiracisme, l’anticapitalisme, l’altermondialisme ou encore l’écologie.
Doit-on alors plus que jamais penser le féminisme au pluriel ? Quels liens, quels héritages peut-on y lire avec le féminisme dit de la 2e vague ? Ce qui se trouve affirmé d’identités plurielles, fluides s’opposant à une approche homogénéisante d’un « nous, les femmes », est-il simple affaire de génération ? Cela s’oppose-t-il à une convergence des luttes ou peut-il en ressortir une forme d’unité dans la diversité ? Et comment penser les solidarités internationales, la convergence des luttes au-delà des frontières nationales dans un contexte où les droits des femmes et des minorités sexuelles et de genre sont niés dans des États autoritaires, attaqués dans des démocraties prenant un tournant illibéral mais aussi dans de grandes démocraties.
À des degrés divers et inégaux selon les régimes en place, les effets sur les libertés publiques sont en effet nombreux : restrictions dans l’accès à l’avortement, abandons de mesures pour lutter contre la violence domestique et les violences contre les femmes et minorités de genre, attaques contre les mouvements féministes et les études de genre, interdiction du mariage de couples de même sexe, mobilisations anti-LGBTQI+.
Quelles sont les stratégies anti-féministes et anti-genre dans les États qui s’attaquent aux droits des femmes et des personnes queer ? Comment les féministes (qu’elles soient militantes, journalistes, avocates, universitaires) résistent-elles ou iels dans ces contextes ? Dans quel mesure la solidarité internationale des mouvements féministes peut-elle s’activer ?
Cette nouvelle édition de l’académie d’été du DIU Etudes sur le genre propose d’échanger, débattre autour de ces questions en croisant les regards entre recherche et militantisme.
Programme
9h : Accueil (café de bienvenue)
9h30 : Allocutions d’ouverture
10h : Conférence d’ouverture de Pinar SELEK (sociologue, université de Nice) : Le mouvement féministe en Turquie : un espace de convergences
11h-12h30 : table ronde Féminismes au pluriel
Françoise Thébaud (historienne), Régine Komokoli (association Les Clandestines, Rennes), Noémie Gardais (chargée de plaidoyer international, Planning familial) et Martha Diomandé (association ACZA)
12h30 : déjeuner (repas végétarien offert sur inscription)
14h-14h30 : lecture de Marine Bachelot Nguyen, autrice et metteuse en scène, marraine de la promotion 2023-2023 du DIU
14h30-16h : table ronde Solidarités internationales face à la répression
Jocelyne Bougeard (militante), Audrey Guiller (journaliste), Natasza Quelvennec (sociologue) et Mahdis Sadeghipouya (sociologue et activiste iranienne féministe et LGBT),
16h-17h : conclusion et clôture
17h-17h30 : cocktail
La librairie Comment dire tiendra une table de livres tout au long de la journée dans le hall S