Vendredi 6 décembre

Journée d'études "Philosophies, éthiques et géographies bohèmes"

Le laboratoire CELLAM organise, le 6 décembre à l’Université Rennes 2, la journée d'études: « Philosophies, éthiques et géographies bohèmes ».

Visuel journée d'étude
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Troisième volet du projet transversal du CELLAM « Bohèmes. Cultures, déviances, contre-cultures », la journée d’études « Philosophies, éthiques et géographies bohèmes » vient compléter les apports des deux premières manifestations du projet quadriennal (2022-2025), dont le pari séminal est de revisiter la bohème comme un phénomène malléable, dans une perspective trans-séculaire, transdisciplinaire et possiblement universalisante. 

Cette journée d’études se propose ainsi d’aborder une façon spécifiquement bohème de philosopher et d’habiter le monde. Si l’on couple philosophie et géographie dans le sujet de cette journée d’études, c’est parce que ces deux aspects peuvent se combiner et se nourrir mutuellement. La déambulation n’est bien sûr ni nécessaire ni suffisante pour être bohème (Aristote, le péripatéticien, pensait et enseignait en marchant, mais était-il bohème pour autant ?) ; il arrive pourtant qu’elle constitue un caractère central de l’expérience bohème comme elle peut l’être de la méditation philosophique. D’ailleurs, les déplacements bohèmes ne sont pas forcément motivés par des circonstances fortuites (un loyer impayé, par exemple) ou par des choix de vie (le nomadisme du troubadour, l’errance du vagabond, les pérégrinations de la « tribu prophétique aux prunelles ardentes » de Baudelaire), mais peuvent l’être aussi par une pensée. Et si la pensée anticonformiste bohème et sa praxis transgressive et potache ont besoin de socialité et de publicité pour se construire et se déployer, les ressorts plus tragiques et intimes de la bohème parfois requièrent l’exil de la solitude et du départ vers l’ailleurs. 

Quels sont donc les enjeux philosophiques de cette insatisfaction fondamentale, de cette loi de l’ailleurs, de ces formes bohèmes de déambulation ? L’errance bohème, constitutive d’un ethos, peut-elle se muer en éthique, à l’image de la vie au grand air des Cyniques ? Peut-on rattacher à une philosophie bohème les aventures et mésaventures – si différentes l’une de l’autre – d’un Rimbaud, d’un Kerouac ou d’un Bukowski ? Telles sont quelques pistes de réflexion que nous invitons spécialistes et bohémologues amateurs et amatrices à parcourir.

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