16 octobre 18 octobre

Colloque "Les chemins de l'émancipation ? Les femmes dans les mondes ruraux aux XIXe et XXe siècles"

Le laboratoire Tempora organise du 16 au 18 octobre à la MSHb, dans l'amphi Robert Castel le colloque « Les chemins de l'émancipation ? Les femmes dans les mondes ruraux aux XIXe et XXe siècles ».

Image Labour Lamarque
Contenu sous forme de paragraphes

Ce colloque vise à (ré)interroger, pour le XIXe et le XXe siècle, les grandes dynamiques et les récits de l’histoire des femmes rurales. Nous voulons enrichir le dialogue entre histoire rurale et histoire des femmes et du genre, comme l’ont fait par exemple les  organisateurs des Journées internationales d’histoire de Flaran, les 11 et 12 octobre 2019, pour la période médiévale et moderne.

Un bref coup d’oeil dans deux revues de référence, Clio et Études rurales, permet de se rendre compte de la nécessité de ce dialogue. Si la revue Clio a consacré plus de trente ans de travaux à l’histoire des femmes et du genre, aucun numéro thématique n’est dédié aux femmes de la campagne ; l’index des mots clefs ne mentionne ni le mot « campagne » ni le mot « rural ». Le mot « paysanne » ne remporte pas plus de succès. Du côté de la revue Études rurales, l’index et les mots « femmes » et « féminisme » renvoient à une dizaine d’articles tout au plus. Le sujet apparaît à l’heure actuelle bien plus couvert en sociologie qu’en histoire, grâce notamment aux études pionnières d’Alice Barthez et de Rose-Marie agrave, effectuées dans les années 1980. En 2005, l’historienne Jacqueline Sainclivier impute le manque de travaux historiques français sur les agricultrices « en partie à cause de l’accès aux sources et d’une longue frilosité sur le temps présent. De ce fait, explique-t-elle, ce sont les sociologues qui pallient l’absence des historiens ». Les rares thèses d’histoire rurale centrées sur les femmes aux XIXe et XXe siècles, parues durant les années 2010, sont loin d’avoir épuisé leur objet. Ce qui apparaît comme un vide historiographique semble d’autant plus criant que nombreux et anciens sont les travaux étrangers à s’être appropriés cette double thématique, s’intéressant aux engagements politiques des femmes rurales ou encore au travail féminin. Cette thématique apparaît par ailleurs d’une grande actualité, dans un temps de double questionnement autour des rôles et places des femmes et de la transformation des ruralités (dont témoignent par exemple des travaux de sociologie – par exemple ceux de Yaëlle Amsellem-Mainguy).

Il s’agit donc de nourrir de façon plus soutenue le dialogue entre histoire rurale et histoire des femmes et du genre, d’éclairer de façon renouvelée la place des femmes dans les campagnes et dans l’agriculture. Nous suivrons plusieurs pistes : l’histoire du travail féminin dans sa diversité (âge, occupations, origines géographiques), l’histoire des vies domestiques et « privées » et des sociabilités au village, sans oublier la question des engagements et des vecteurs de politisation au féminin (activités syndicales, associations). Le principal objectif des organisateurs et des organisatrices du colloque consiste à encourager les travaux sur ces thématiques tout en essayant de dresser un bilan des recherches menées au cours des dernières décennies.

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