Date de publication
21 novembre 2022
modifié le

Voyage en littérature avec le festival Transversales 2022

Du 23 novembre au 9 décembre 2022, la douzième édition du festival, “Itinérance”, vous emmène en vadrouille au croisement de plusieurs arts (littérature, cinéma, dessin…). Rencontre avec l’association étudiante organisatrice, FTR2, et l’enseignante-chercheuse qui porte le projet, Gaëlle Debeaux.

Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est le projet Transversales ?

Gaëlle Debeaux : C’est un festival porté par le département Lettres de l’Université Rennes 2, qui a lieu chaque année depuis 2011. L’enjeu, c’est que ce soit à la fois un projet pédagogique associant enseignant·e·s-chercheur·e·s et étudiant·e·s, et à la fois une vraie proposition culturelle sur le campus et au-delà. Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer encore cette année sur de nombreux partenaires fidèles en externe - les Champs Libres, le cinéma du Théâtre National de Bretagne (TNB) et la librairie La Nuit des Temps - comme en interne - le service culturel sans qui nous ne ferions rien, les associations Ciné Tambour et Ad Hoc, l'association des jeunes chercheur·e·s du Centre d'Études des Littératures et Langues Anciennes et Modernes, le service commun de documentation (SCD) et l’EUR CAPS.  
Le festival est donc en très grande partie porté par les étudiant·e·s via l’association FTR2, depuis la proposition du thème jusqu’à la réalisation. 

Après la danse lors de l’édition précédente, celle-ci se consacre à l’itinérance. Comment ce thème a-t-il été choisi ?

Clarisse Pedron, étudiante en M1 Littérature générale et comparée et co-présidente de l’association FTR2 : J’ai justement été inspirée par le thème de l’année dernière. D’une certaine manière, la danse nous faisait voyager, il y avait cette idée de mouvement d’un point A vers d’autres points. J’ai pensé à l’itinérance en faisant deux catégories de sujets : physique d’un côté, avec le voyage, l’exil, la migration, le tourisme, le pèlerinage ; spirituelle ou psychologique de l’autre avec la conversion religieuse, le motif de la quête, le roman d’apprentissage… Quand on regarde sa bibliothèque, on peut toujours trouver des livres qui nous amènent aux voyages. Lors de la réunion pour choisir le thème en février, j’avais amené des ouvrages comme La Quête d'Ewilan de Pierre Bottero, Candide de Voltaire, Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, et Satan était un ange de Karine Giébel. Après discussion, le thème a été voté à la quasi-unanimité et les idées n’ont pas arrêté de fuser ensuite !
 

Les organisatrices du festival Transversales 2022
Légende

Clarisse Pedron, Gaëlle Debeaux et Thaïs Levard, les organisatrices du festival Transversales 2022.

Est-ce que ce thème fédérateur a attiré des bénévoles ? Comment s’est organisé le travail ensuite ?

Thaïs Levard, étudiante en M1 Littérature générale et comparée et co-présidente de l’association FTR2 : Oui pour ma part j’ai rejoint l’association en mars alors que le festival m’attirait depuis un moment déjà, j’ai franchi le pas parce que ce thème de l’itinérance me parlait particulièrement. Je lis beaucoup de littérature de voyage et j’ai eu l’occasion de voyager un peu, à Cuba par exemple - c’est vraiment un autre monde ! Nous nous sommes donc réuni·e·s une fois par mois avant l’été pour travailler sur un pré-programme, et depuis la rentrée nous sommes dans l’organisation des événements. C’est un travail qui permet de voir les ficelles du métier de chercheur·e, auquel je me destine. J’y consacre au moins plusieurs heures par semaine - et cela fait l’objet d’une VEE (Validation des Validation des Engagements Étudiants)

Quels sont les événements de la programmation que vous attendez le plus ?

G. D. : Cette année encore, la programmation est très riche et variée, et même élargie dans le temps puisqu’elle court sur deux semaines et demi, et qu’il y aura même un second temps fort la première semaine d’avril 2023 ! Cet automne, nous aurons deux rencontres littéraires dans l’amphi E3 : le 24 novembre, nous accueillerons Velibor Čolić, un écrivain d’origine yougoslave qui a fui la guerre pour s’installer en France quand il avait 20 ans, qui parlera de cet exil en tant qu'écrivain, du fait d’écrire dans une autre langue. Le 6 décembre, nous échangerons sur l’écoféminisme avec l’activiste Corinne Morel-Darleux, qui écrit des romans sur les dynamiques d’itinérance dans des univers post-apocalyptiques : où aller quand on ne sait pas où rester ? Comment recréer un espace de vie et de survie dans un monde détruit ? À ses côtés, sera présente l'illustratrice Aurore Chapon, autrice aux côtés de Jeanne Burgart-Goutal, du roman graphique ReSisters.
C. P. : Oui cette année, nous avons un fil rouge au sein du festival autour du dessin - ma passion avec la littérature. J’ai donc particulièrement hâte de la rencontre “Dessiner le voyage” avec Paul Echegoyen, auteur de la bande-dessinée Les Voyages de Gulliver, le 2 décembre aux Champs Libres. 
T. L. : Un autre temps fort sera une lecture de textes à l’EUR CAPS au Bois Perrin, le 3 décembre : Annie Rolland, une maîtresse de conférences en psychologie aujourd’hui retraitée, a voyagé dans le sud de l’Algérie avec des touaregs du Sahara et a tenu des carnets de bord qu’elle lira en langue touarègue avec des étudiant·e·s. Comme la poésie touarègue emprunte beaucoup au lexique des sens, nous avons imaginé un format immersif avec ses aquarelles affichées, du thé à sentir et à déguster, et du sable du Sahara à toucher.  
G. D. : Il y aura d’autres expériences globales autour d'œuvres comme le spectacle musical et dessiné du 9 décembre, Les Oiseaux ne se retournent pas, des projections de films avec Ciné Tambour et le TNB, des déambulations dans la ville de Rennes, sorte de visites poétiques... 

Et qu’en est-il du projet mystère ?

G. D. : C’est un projet que nous avons voulu lancer avant l’été, pour commencer à faire vivre le festival dans les esprits : nous avons invité toutes les personnes qui le souhaitaient, grâce à une communication sur les réseaux sociaux et une dissémination de cartes postales du festival dans la ville, à nous écrire une, ou plusieurs cartes postales. Pas d’autre consigne : écrivez-nous ce que vous voulez, ce qui vous passe par la tête, et venez découvrir à partir du 14 novembre à l’espace Mezzanine du bâtiment O ce que cela donne ! Pour être un peu plus précise et commencer à lever le mystère, nous travaillons actuellement avec un petit groupe d’étudiant·e·s à la réalisation d’une exposition à partir de toutes les cartes reçues (mais aussi du fonds d’art postale dont dispose le service culturel), exposition qu’on voudrait participative et qu’on inaugurera le mercredi 23 novembre à 20h. Il est toujours temps de nous écrire, si vous le souhaitez ! Nous avons déjà reçu près d’une quarantaine de cartes, qui sont toutes drôles, émouvantes, et parfois très inventives ! 

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