Date de publication
26 septembre 2022
modifié le

Étudiantes ukrainiennes inscrites au Cirefe, Olha et Olena racontent leur arrivée en France

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février 2022, 39 étudiant·e·s, réfugié·e·s ukrainien·ne·s, ont suivi les cours de français dispensés par le Cirefe et financés par les établissements du regroupement UniR. Olha, 31 ans, et Olena, 19 ans, ont bénéficié de ces différents dispositifs. Elles racontent leur arrivée à Rennes et leurs projets pour l’avenir.

drapeaux ukrainien et français

Entre avril et juin, un premier programme leur a permis de suivre 3 heures d’enseignement par jour pendant huit semaines. Ensuite 29 Ukrainien·ne·s ont pu participer aux cours d’été organisés du 20 juin au 8 juillet (56 heures de cours de langue et 30 heures d’excursions). Après la fermeture estivale, ils·elles étaient 23 inscrit·e·s à l’université d’été qui proposait 72 heures de cours, des activités culturelles et des excursions pendant quatre semaines. Actuellement, vingt étudiant·e·s ukrainien·ne·s suivent le programme du DU Passerelle, un diplôme qui s’adresse aux étudiant·e·s en exil.

 

Quand et comment êtes-vous arrivées en France ?

Olha. Je suis arrivée le 13 mars en France. J’ai quitté Kiev avec ma belle-mère pour rejoindre son village natal à l’ouest de l’Ukraine : nous avons roulé pendant sept heures alors que d’habitude, il faut trois heures pour parcourir ce trajet. Nous sommes restées une dizaine de jours dans ce village et nous avons alors compris que la situation était terrible et qu’il fallait quitter le pays. J’en ai parlé avec mon mari qui est resté à Kiev. Au départ, je pensais aller en Pologne, mais j’ai pensé que la moitié de l’Ukraine allait s’y réfugier... Et puis, j’ai vu aux informations que la France ouvrait ses portes aux Ukrainiens, cela m’a décidée. Nous avons repris la route jusqu’à la frontière avec la Slovaquie. Nous avons pris un bus pour Prague, puis un autre bus pour Paris et enfin le train jusqu’à Rennes où une famille française nous a hébergées.

Olena. Quand la guerre a débuté, j’ai eu très peur et nous avons décidé de quitter Kiev avec ma mère. J’avais été à Rennes quelques années auparavant chez un ami de mes parents : sa famille et lui nous ont proposé de nous accueillir quand ils ont su quelle était la situation en Ukraine. Nous avons pris plusieurs trains pour traverser l’Ukraine, la Slovaquie et l’Allemagne. Le voyage a duré environ une semaine. Nous sommes arrivées en France début mars.

 

Comment avez-vous entendu parler des cours de français du Cirefe ?

Olha. Le couple chez qui je vivais avant d’obtenir une chambre du Crous enseigne à l’université de Rennes 1. Ils m’ont parlé des cours intensifs du Cirefe. J’ai commencé en avril dans un cours de débutant car je ne parlais pas du tout la langue. Je n’avais pas compris que le programme était réservé aux Ukrainiens : c’est à mon premier cours que je me suis rendu compte que nous venions tous du même endroit. Nous avons été mélangés ensuite avec d’autres étudiants internationaux pendant les cours d’été. Au début, c’était très dur, je ne savais pas quand je reverrais mon mari et ma famille, je voulais rentrer en Ukraine, mais j’avais pour objectif de progresser en français. Les cours et les devoirs m’ont aidée à traverser cette période. Maintenant, j’aime beaucoup Rennes, c’est une ville agréable, où on se déplace facilement, surtout depuis l’ouverture de la deuxième ligne de métro !

Olena. Je ne parlais pas du tout français en arrivant en France. Grâce à ma famille d’accueil, j’ai découvert que le Cirefe proposait un programme de cours intensifs réservés aux Ukrainiens et j’ai commencé à le suivre à partir du 25 avril. Ensuite j’ai suivi les cours et l’université d’été avant de rejoindre le DU Passerelle : je suis très motivée pour apprendre le français et j’ai beaucoup progressé pendant ces derniers mois, je comprends bien la langue maintenant. J’aime étudier ici, je me suis fait quelques amis, c’est une université moderne, les enseignants sont bons et beaucoup d’événements sont organisés par le Cirefe.

 

Quels projets avez-vous pour les années à venir ?

Olha. Je ne peux pas imaginer la vie en Ukraine en ce moment, mon mari ne veut pas que je revienne, c’est trop dangereux. Et je ne saurai pas comment me rendre utile : je ne suis pas médecin, - j’étais comptable à Kiev… Aujourd’hui, mon objectif est d’apprendre le français pour suivre des études de journalisme. Il existe de nombreuses sources d'information indépendantes et honnêtes en Ukraine, malheureusement la Russie a une situation différente et cela me rend triste, car chaque personne a le droit de connaître la vérité.

Olena. Quand mon français sera suffisamment bon, je reprendrai des études de design graphique (j’étais en deuxième année de licence dans cette discipline à Kiev) ou alors je commencerai des études de langues. Je n’ai pas encore décidé !

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